Evolution des pluies et températures

Description générale

Nous avons calculé les évolutions des températures minimales, moyennes et maximales (en °C) et des précipitations (en mm) pour le passé récent, en comparant les périodes 1961-1985 et 1986-2010. Des cartes ont été produites par interpolation de données calculées sur des postes de Météo France pour l’année entière, l’été (mois de juin, juillet et août), et également pour l’hiver mais uniquement pour les températures (mois de décembre, janvier et février). Les cartes représentent des changements des t°C moyennes ou des cumuls des précipitations de la période concernée.

Des séries complètes sur la période 1961-2010 de données climatiques, issues de postes météo France, ont été utilisées pour la réalisation de ces cartes. Une préférence a été accordée à la sélection de séries de postes homogénéisés (Gibelin et al, 2014) car elles ont été corrigées d’un certain nombre de biais ou d’erreurs potentielles (changements de localisation, changements de matériel, d’occupation du sol, etc …). Quelques séries non homogénéisées ont été ajoutées pour les précipitations, principalement dans des zones en montagne, afin de compléter le jeu de données dans ces zones à fort gradient pluviométrique (n=81), après vérification de leur cohérence par rapport à des postes situés dans des conditions voisines. Ainsi, 1119 postes ont été utilisés pour les pluies, 225 pour les températures minimales, 235 pour les températures maximales, et 200 pour les températures moyennes. Pour chacun des postes, des variables utilisées et des périodes considérées, le climat moyen a été calculé pour la période 1961-1985 et 1985-2010, et la différence entre ces deux périodes a été estimée. Ces valeurs ont ensuite été interpolées par krigeage afin de produire des cartes au pas kilométrique sur la France métropolitaine. Des cartes de ce type sont utilisées, par exemple, pour évaluer la vulnérabilité des forêts aux changements de climat en cours (Taccoen et al 2019).

Principales limites d’utilisation

L’estimation des variables climatiques sur les postes météo est empreinte d’une incertitude, qui peut varier d’un poste à l’autre, et dans le temps. L’utilisation de séries homogénéisées permet de réduire cette incertitude, mais le processus d’homogéneisation peut aussi réduire la variabilité spatiale de la variable étudiée. La quantité et la qualité des données des postes météo utilisés en intrant est fondamentale. Du fait du nombre de postes, les cartes permettent de montrer les grandes tendances d’évolution, mais des variations plus locales peuvent ne pas être restituées, particulièrement pour les températures pour lesquelles le nombre de postes est moins important que pour la pluie. Ces variations peuvent également fortement changer dans le temps, selon la période de l’année mais aussi au fil des années. Cela est particulièrement vrai pour les précipitations dont l’évolution est très variable dans l’espace et dans le temps. Les cartes réalisées donnent donc une vision partielle, et ne permettent qu’une comparaison entre deux grandes périodes de 25 ans. Cela peut ne pas être suffisant pour restituer des variations spatiales et temporelles complexes. Enfin, du fait de l’homogénéisation du jeu de données, limité en nombre, ainsi que du processus d’interpolation, les valeurs extrêmes sont probablement lissées.

 

Les références bibliographiques

Gibelin A, Dubuisson B, Corre D, Deaux N, Jourdain S, Laval L, et al. Évolution de la température en France depuis les années 1950. Constitution d’un nouveau jeu de séries homogénéisées de référence. La météorologie. 2014;87:45-53.

Taccoen A , Piedallu C., Seynave I., Perez V., Gégout-Petit A, Nageleisen LM, Bontemps JD, Gégout J.C., 2019. Background mortality drivers of European tree species: climate change matters, Proceedings of the royal society B, 286, 1900, 1-10 (IF 2017 5.6).